Portrait de Christine
Mon parcours de vie
Je suis née en 1959 dans un village rural de Seine Maritime. Mes parents étaient très modestes. J’ai eu la chance que Maman avant moi ait regretté de ne pas pouvoir faire d’études ; elle a toujours privilégié que ses enfants fassent des études pour avoir un métier qui leur convient. Toute la vie de labeur de mes parents a été orientée par ce choix.
A 5 ans, je suis entrée dans la seule classe du village qui regroupait des élèves de 5 à 14 ans. J’ai tout de suite aimé l’école qui m’apportait des connaissances et une ouverture sur le monde. Cela a même déterminé mon orientation professionnelle par la suite.
J’ai bénéficié de l’entrée au collège unique sans examen, juste après les évènements de mai 1968 au lieu de continuer l’école dans le village jusqu’au certificat d’études primaires.
Mes résultats scolaires encourageaient mes parents à me laisser poursuivre mes études au lycée. A cette époque, les lycées étaient dans les villes éloignées. Cela représentait un effort important pour mes parents car la seule solution était d’être interne.
En seconde, j’ai passé le concours de l’Ecole Normale d’instituteurs. La réussite au concours nous accordait une bourse qui payait nos frais d’études moyennant un engagement d’enseigner 10 ans pour l’Etat. Pour moi, ce n’était pas une contrainte puisque j’avais choisi d’être institutrice.
Après le bac, j’ai fait deux années de formation professionnelle. Au cours de cette formation, j’ai découvert l’enseignement en maternelle et cela m’a passionnée. J’ai obtenu mon CAP d’institutrice au terme des deux années d’étude.
Très vite, j’ai pu enseigner en maternelle. Je suis restée 25 ans sur le même poste en milieu rural avant de rejoindre une école maternelle plus grande. Tout au long de ma carrière, beaucoup de choses ont changé mais j’ai toujours gardé ma motivation pour travailler avec les jeunes enfants. Mon métier m’a beaucoup apporté au fil des années.
Dans le village où j’ai enseigné si longtemps, j’ai toujours quelques attaches et surtout de bons souvenirs. Je m’y suis mariée. J’ai eu un enfant adoptif.
Mon arrivée à Rezé
Au terme de la carrière et suite à des soucis de santé, mon mari et moi avons choisi de changer de région pour notre retraite. Nous avons voulu vivre dans une région au climat moins pluvieux que la Normandie, et en ville pour toutes les commodités. La métropole de Nantes nous a très vite attirés pour sa situation géographique, ses atouts culturels innombrables, son dynamisme.
En 2015, nous sommes venus habiter à Rezé. Ne connaissant personne, je me suis naturellement mise en quête d’activités en fréquentant le forum des associations. Là, j’ai été saisie par la multiplicité des activités associatives proposées dans de nombreux domaines. Je souhaitais profiter de mon temps à la fois pour pratiquer des activités personnelles mais aussi pour me consacrer aux autres.
J’ai porté mon choix sur l’activité randonnée au sein de l’AEPR et j’ai pris contact avec les centres sociaux culturels de Rezé pour participer à des activités de cuisine et me proposer comme bénévole pour enseigner le français aux migrants.
En 2018, j’ai été introduite au CSC Château par Michèle, bénévole dans l’activité « parler français ». J’ai été attirée par ce groupe car il y avait d’une part des cours en groupe qui me semblaient plus motivants. Les bénévoles sont aidés par une animatrice et une formatrice de français langue étrangère qui nous proposent un temps de partage à chaque période pour nous proposer de nouveaux outils. De plus, vu le grand nombre de participants, Juliette et Anne Claire se chargent de l’évaluation des migrants, de leur répartition dans des groupes de niveaux.
Par ailleurs, je me suis sentie bien intégrée par une équipe professionnelle mobilisée et très attentive .
Mes activités au CSC
En fréquentant le CSC régulièrement, j’ai découvert d’autres activités qui m’intéressent.
J’ai assisté partiellement la formatrice FLE pour le groupe de français à visée pro. J’ai beaucoup apprécié sa façon de faire pour aider les migrants dans les connaissances et les démarches pour les préparer au monde du travail tout en restant au cœur de leurs situations.
En 2021, sur proposition de l’équipe du CSC, j’ai porté ma candidature pour le conseil d’administration où j’ai été élue. Dans cette nouvelle fonction, j’ai découvert plus précisément le fonctionnement du CSC et tout le travail fourni en aval pour proposer diverses activités en fonction des publics jeune, adulte et sénior du quartier.
J’ai été impressionnée par la mobilisation des uns et des autres pour développer les valeurs de l’éducation populaire : toute une démarche assez nouvelle pour moi.
En 2021 aussi, j’ai commencé à participer aux activités de vacances proposées aux familles, quand je reçois ma petite fille pendant les congés. Nous avons partagé les sorties en été avec les familles du quartier vers des parcs de loisirs, des zoos, des plages. Ma petite fille s’y régale car elle y trouve des copines. Comme cela lui plaît énormément, nous participons désormais aux ateliers des petites vacances.
En 2022, pour la première fois j’ai participé au forum des associations pour présenter les actions des associations et accueillir le public. J’ai voulu à mon tour, donner envie aux personnes de rejoindre l’association comme j’ai été moi-même accueillie en 2015.
La participation au CSC château est d’une grande richesse pour moi, même si je reste parfois impressionnée par les actions qui y sont menées car je ne vis pas au cœur du quartier.